A vrai dire, au risque d’en choquer quelques-uns, je dois dire que je préférais le confinement.
Il avait au moins le mérite d’être clair : sorties limitées, pas de vie sociale, des cours à distance pour les enfants (enfin surtout n°3).
Depuis quelques jours, c’est la pagaille.
Des amis m’invitent à prendre l’apéro chez eux. Je refuse. Ils me traitent de psycho rigide. Je leur propose de se voir dehors. Mais où ? me répondent-ils. Bonne question.
Mes filles sortent durant de longues heures. Avec un masque (du moins au départ de la maison). Mais où vont-elles ? quand je leur demande, elles me répondent « t’inquiètes ». Évidemment je m’inquiète.
L’une d’elle me parle d’aller dormir chez une copine. Je refuse. Elle s’énerve. Je tiens bon.
N°3 a rendez-vous à l’autre bout de Paris chez le dentiste. Je ne veux prendre ni le métro ni le bus. Pas de pistes cyclables sur le trajet. On y va à pied lui dis-je. 1h15 aller, 1h15 retour, pour 15 mn de rendez-vous….
L’école de N°3, toujours, va finalement rouvrir. En effectifs réduits et sur la base du volontariat.
Un sondage a été fait auprès des parents. Je n’ai pas répondu. Je ne sais pas quoi répondre.
Mais du coup, plus de cours à distance alors que cela fonctionnait à merveille. Ce n’est plus la maîtresse en maillot de bains, mais la maîtresse gantée, masquée…
Ce matin, ladite maîtresse envoie les devoirs jusqu’au 29 mai. 12 pages de devoirs. N°3 est en panique. Il pense qu’il doit tout faire en une journée. Et me voilà partie pour 2 semaines à faire l’école à la maison pour lui.
Les horaires de lever et de coucher des ados ont connu une nette dégradation.
Tous les soirs (toutes les nuits vers 3h00 en fait), n°1 m’envoie un SMS pour lui demander de la réveiller à 9h30. J’essaie, je réessaie, j’essaie encore.
Elle émerge à 12h en hurlant « pourquoi tu m’as pas réveillée ? ».
Fatigue.
Le ménage a perdu tout charme pour moi depuis que j’ai l’impression d’être sur le rocher de Sisyphe : tous les jours les mêmes tâches (au sens propre et figuré), une répétition interminable et sans fin pour un résultat éphémère et insatisfaisant.
Je me demande comment les prochaines semaines vont se dérouler.
Combien de temps encore pourrais-je faire comprendre à mes ados qu’il faut continuer à faire attention ?
Combien de temps encore pourrais-je refuser de reprendre une vie sociale « normale » ? Combien de temps pourrais-je continuer à résister ?
Mais là, je vous laisse, j’ai rendez-vous chez le coiffeur : je me suis aperçue hier soir, après avoir enfin changé l’ampoule de ma salle de bains, que mes cheveux gris s’étaient largement déconfinés….
Bon courage à tous.
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