Pour ceux qui suivent, notre magnifique réveillon du 31 s’est transformé en non-bal masqué (masque FFP2 en l’occurrence pour Perdado cas contact). Et dans la solitude, nos invités potentiels étant tous cas contacts ou déjà covidés.
Las, les semaines qui ont suivi se sont enchaînées, comme un jour sans fin. A coups d’auto tests et de questions suspicieuses principalement à n°2 : t’as fait ton test ? Alors ? Et tes copines ?
Les repas sont devenus une source d’angoisse majeure : qui va contaminer qui ?
J’ai même envisagé des plateaux repas à consommer chacun dans son coin (à vrai dire on n’en était pas loin, au grand soulagement de n°2 d’ailleurs pour qui repas avec parents rime avec chiant).
Et puis soudain, la maniaque du contrôle que je suis (ha enfin, elle le reconnaît diront certaines) a lâché (un peu). A raison de 500 000 contaminations par jour, on allait tous y passer. J’ai même considéré un instant la possibilité (comme me l’a suggéré une amie) d’aller me coller aux barres dégueus du métro pour l’attraper plus vite histoire d’en être débarrassée. Un peu comme on faisait attraper la varicelle aux petits à la crèche. Pour que ce soit fait.
Juste au moment où je relâchais donc (un peu) ma vigilance, décidant même d’organiser un dîner (intime certes mais quelle audace), patatras. Voici que je ressens des symptômes inconnus, reconnus. Mon ami Google me signale que ce sont ceux d’Omicron. Et me voici armée d’un masque FFP2 bien sûr, d’un spray désinfectant, et auto testée tous les matins (négative). Pas convaincue tout de même, je persiste. Et au 5èmejour, ma pugnacité me donne raison. Je suis enfin positive. Limite soulagée (il ne faut pas exagérer) j’enclenche le plan CIA = confirmation-isolement- aération (inventé par moi-même). A la pharmacie (phase C de mon plan) on me met littéralement dehors : « vous êtes positive madame, rentrez chez vous ». J’y cours. J’y vole même. J’annonce aux enfants que je ne cuisinerai plus (soulagement de part et d’autre) et je m’enferme dans mon bureau. Débrouillez-vous.
Ensuite j’enquête.
Je consulte frénétiquement mon agenda à la recherche d’un indice d’agent contaminateur.
Mais rien.
Je soupçonne tout le monde désormais.
Mes enfants. Mais ils sont négatifs.
Perdado. Mais il est négatif.
Un fake auto test. Mais l’anti génique était positif.
Le facteur. Mais il avait un masque. Et moi aussi.
Je soupçonne même les légumes du marché ou le poulet sous vide.
Bref, je deviens dingue.
Jusqu’à ce que je décide que peu importe finalement. C’est mon karma comme dirait n°1.
Je suis aujourd’hui à 2 jours d’être « libérée – délivrée ». Pour, j’imagine, devoir m’occuper d’un autre membre de ma famille infecté. Par moi. Ou un autre.
Enfin, ce que je peux en dire : en ce qui me concerne, le pire n’est pas la maladie ou les symptômes mais le fait d’être obligée de me replier comme une lépreuse dans ma tanière, obligée de tenir ma famille et mes amis à distance, obligée de porter un masque même chez moi, obligée d’annuler des rendez-vous ou des réunions importantes pour lesquelles je me sentais pourtant en état d’assurer.
Tiens si j’allais à Ibiza pour me détendre et éviter de m’occuper des futurs covid (inévitables) de ma famille ?
Drôle 😹 la covid ne tuera pas l’autodérision! Vivement la libération !