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  • Merdado

Echanger mes ados ?


Une amie totalement inconsciente et sans doute non lectrice de mon blog m’a fait une proposition à la fois étrange et tentante : échanger nos enfants, pour un temps….

Je l’avoue, cette offre m’a parue tout fait alléchante. Mais alors que j’allais accepter, de nombreuses questions ont surgi dans mon esprit déjà surchargé.

N’allais-je pas droit vers une nouvelle catastrophe ? Savait-elle vraiment ce qui l’attendait ? Et moi savais-je ce qui m’attendait ? Car si je pratique depuis déjà quelques années la crise d’adolescence in situ, je finis non par apprivoiser mes ados, mais tout de même par anticiper (pas toujours hélas) certaines de leurs réactions. Et ce sont mes enfants, ma chair et mon sang, que j’aime (tout au fond…). Avoir à la maison des ados inconnus, qu’à priori je n’aime pas particulièrement (je n’ai pas d’opinion, rassurez-vous je ne les connais même pas, les siens), ne va t’il pas susciter des complications supplémentaires ?

Et puis là soudain une sorte d’éclair, une prise de conscience brutale : et si précisément parce que je n’éprouve pas d’amour maternel pour eux, cela ne pourrait-il pas fonctionner ?

Parce que finalement l’amour maternel (et je ne cherche pas à faire de psychologie , je n’y connais rien, bien que fille de psys pour ceux qui suivent), n’est-ce pas un frein à l’éducation des ados ?

J’ai essayé de reconstituer quelques scènes récentes. Notamment celle où n°2 m’expliquait que je ne savais pas m’y prendre et que j’aurais mieux fait de ne pas avoir d’enfants. Ou que j’aurais du me choisir un autre compagnon pour les faire.

Et là TADA ! Je me suis dit voilà, si je n’étais pas sa mère, que pourrait-elle me reprocher ?

Autre TADA ! De n’être pas sa mère…. Ah oui là évidemment c’est un reproche sérieux. Certes.

J’ai encore réfléchi un peu histoire de ne pas passer à côté d’une expérience salvatrice (peut-être).

Je me suis demandé ce que cela me ferait d’avoir à la maison des ados que je n’ai pas vu grandir, que je n’ai pas mis au monde, dont je n’ai pas massé le petit ventre quand ils avaient des coliques de bébé. Dont je n’ai pas essuyé les larmes quand un enfant les avaient embêtés à la récré. Dont je n’ai pas suivi les courbes de croissance avec angoisse. Dont je n’ai pas applaudi les 1ers pas. Que je n’ai pas aimé de tout mon coeur de maman. Que je n’ai pas photographié sous toutes les coutures.

Et là j’ai compris. Mais vraiment compris.

Même si mes ados m’en font voir de toutes les couleurs, même si j’ai souvent envie de quitter la maison sans me retourner, ou de les envoyer en pension à l’armée, même si je ne comprends rien à leurs humeurs et à leurs récriminations, même si parfois, souvent même, je me demande ce que j’ai fait pour en arriver là, ils sont mes enfants et le seront toujours. A la vie, à la mort, je serai là pour eux, quoi qu’il advienne, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent.

Alors, j’ai dit à mon amie : ma chérie, je garde mes monstres, au moins si je ne sais pas où ils vont, je sais d’où ils viennent.

Je ne sais pas si j’ai bien fait. Je commence déjà un peu à regretter. Mais ça c’est l’histoire de ma vie…..


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