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Merdado

Pourquoi fait-on des enfants finalement ?



Ma nouvelle passion depuis le confinement : écouter des podcasts.

Ils m’accompagnent partout : quand je plie des chaussettes mais aussi quand je cuisine (oui ça m’arrive) quand je prends les transports en commun ou que je marche, quand je fais du yoga, ou que je travaille sans avoir besoin de tous mes neurones.

Bref, j’ai dû en écouter des dizaines d’heures. Parfois ce sont juste des gens qui racontent leur vie (idéal pour la cuisine ou le pliage des chaussettes ou autres) parfois c’est plus sérieux.

Le dernier date d’hier matin. Et je ne m’attendais pas à un tel choc.

Deux mères racontaient leur expérience difficile (euphémisme) avec leur ado garçon.

Pourquoi un choc ? D’abord parce que l’intitulé du podcast ne laissait pas supposer de telles histoires. Ensuite parce que ma petite expérience d’ados rebelles, incivils, et affreux m’a parue tout à fait bénigne comparée à celle de ces deux mères. Et il m’en faut beaucoup pour m’émouvoir.

Je ne vous livrerai pas le contenu. Ce serait long et forcément pas très intéressant ici.

Simplement que l’une des deux mères, psy de son état, après avoir vécu une vingtaine d’années d’enfer, se retrouvant finalement seule sans enfants, explique qu’elle se sent enfin revivre, qu’elle vit en fait le meilleur de sa vie. Et qu’elle a déjà réutilisé la chambre de son fils (parti faire des études en province) pour que jamais il n’ait même l’idée de se réinstaller.

On parle là d’une mère qui aime ses enfants, qui s’en est occupé énormément, qui a même mis sa carrière entre parenthèses pour eux, qui n’a jamais démissionné. Pourtant… Elle dit même : « Je suis enfin libre ».

Je me reconnais un peu là. Mais le constat est violent.

A-t-on finalement raison de vouloir à tout prix des enfants ? Sait-on vraiment à quoi on s’expose ? A quoi on peut s’attendre ? Est-on responsable de leurs dérives ? Et comment ne pas se sentir coupable ? Tout une tas de questions soulevées par une petite demi-heure d’écoute. Sans doute des questions déjà présentes mais réactivées par ces deux témoignages. Je me suis sentie un peu miteuse avec mes petits problèmes d’ados quasi normaux.

Mais ce matin, alors que la famille s’apprêtait à fêter son anniversaire à N°3 (tradition familiale : apporter son gâteau d’anniversaire au réveil), n°1 et n°2 se sont violemment disputées, l’une mettant même une claque à l’autre. Et il était 7h10. Aucune idée de la raison de leur dispute. Mais ce sont des hurlements qui ont réveillé n°3 (hurlements également de Perdado qui avait perdu son flegme légendaire). Je suis restée calme. Calme mais effondrée intérieurement. N°3 était dépité, et le mot est faible.

M’est revenue la remarque d’une amie de ma mère, venue dîner un soir plutôt très calme : « et bien ce ne doit pas être facile tous les jours ». J'en aurais pleuré, si elle savait…

Je me suis demandée si finalement je ne pouvais pas aussi témoigner dans un podcast. Et si d’autres mères ne se sentiraient pas aussi tristes pour moi que je le suis pour ces deux mères pourtant désormais sorties d’affaire. Mais quand même liées à vie à leur enfant et son destin.

#pourquoifaitondesenfants#cpourlavie#reflechissezbien


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